
Distinctions
Chaque année, le CNRS récompense les femmes et les hommes qui ont le plus contribué à son rayonnement et à l’avancée de la recherche et de l’innovation françaises. Il s’entoure également d’illustres personnalités de la recherche mondiale qui se placent au service de sa notoriété et de la communauté scientifique.
Les médailles du CNRS
L’attribution des médailles du CNRS est un moment fort de reconnaissance pour rendre hommage à celles et ceux qui contribuent au dynamisme et à la renommée de l'institution, tant en matière de recherche et d’innovation, que d’appui à la recherche.
La médaille d’or
Depuis sa création en 1954, la médaille d'or distingue l'ensemble des travaux d'une personnalité scientifique ayant contribué de manière exceptionnelle au rayonnement de la recherche française. Cette reconnaissance est l’une des plus hautes distinctions scientifiques.
La médaille de l’innovation
Créée en 2011, la médaille de l’innovation honore des femmes et des hommes, dont les recherches exceptionnelles ont conduit à une innovation marquante sur le plan technologique, thérapeutique ou social, valorisant la recherche scientifique française.
La médaille de la médiation scientifique
La médaille de la médiation scientifique récompense des scientifiques et des personnels d’appui à la recherche pour leur action, ponctuelle ou pérenne, personnelle ou collective, mettant la science en valeur au sein de la société, et partageant l’information scientifique et les connaissances au-delà des murs des laboratoires.
La médaille d’argent
La médaille d’argent distingue des chercheurs et des chercheuses pour l’originalité, la qualité et l’importance de leurs travaux, reconnus sur le plan national et international.
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La médaille de bronze
La médaille de bronze récompense les premiers travaux consacrant des chercheurs et des chercheuses spécialistes de leur domaine. Cette distinction représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes.
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La médaille de cristal
La médaille de cristal distingue des femmes et des hommes, personnels d’appui à la recherche, qui par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent aux côtés des chercheurs et des chercheuses à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française.
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Le cristal collectif
Le cristal collectif distingue des équipes de femmes et d’hommes, personnels d’appui à la recherche, ayant mené des projets dont la maîtrise technique, la dimension collective, les applications, l’innovation et le rayonnement sont particulièrement remarquables. Cette distinction est décernée dans deux catégories : « appui direct à la recherche » et « accompagnement de la recherche ».
Les fellows-ambassadeurs
Via le sélectif programme « fellows-ambassadeurs », créé en 2023, d’éminentes personnalités de la recherche mondiale, parmi lesquels plusieurs prix Nobel, se font ambassadrices du CNRS, au service de son rayonnement. Ces chercheurs et chercheuses prestigieux et de très haut niveau dynamisent aussi la recherche française : pendant trois ans, ils viennent travailler sur de longues périodes dans un ou plusieurs laboratoires en France. L’objectif : que les communautés françaises développent des liens forts, structurants pour leurs recherches et de longue haleine avec ces scientifiques reconnus au niveau international.
2025-2027
Emmanuelle Charpentier, biochimie, Allemagne

Emmanuelle Charpentier étudie les mécanismes moléculaires régissant la régulation de l'expression des gènes par les ARN microbiens, ainsi que les bases moléculaires des processus infectieux. Ses recherches portent également sur les stratégies moléculaires mises en œuvre par les bactéries pour contrer l'invasion d'agents pathogènes. Emmanuelle Charpentier a acquis une renommée internationale grâce à ses travaux fondamentaux sur l'identification et la caractérisation détaillée du système immunitaire bactérien CRISPR/Cas9. En collaboration avec la biochimiste américaine Jennifer Doudna, elle a également développé la technologie CRISPR/Cas9 d’édition génomique, qui constitue une avancée majeure dans le domaine de l'ingénierie génétique à visée thérapeutique. Ces découvertes leur ont valu de nombreuses distinctions prestigieuses, notamment le prix Nobel de chimie en 2020. Depuis 2018, elle dirige le Centre de recherche Max Planck pour la science des pathogènes en Allemagne.
Sandra Díaz, écologie, Argentine

Professeure à l’Universidad Nacional de Córdoba en Argentine, Sandra Díaz est une écologue de renommée internationale. Spécialiste de l’écologie des communautés végétales, elle étudie notamment les liens entre la diversité des fonctions des plantes, les écosystèmes et les services rendus par la nature. Ses travaux interdisciplinaires intègrent ainsi à la fois les sciences de la vie et les dimensions sociétales de la relation entre l’Homme et la nature. Sandra Díaz est aussi investigatrice principale au Conseil national de recherches scientifiques et techniques (CONICET) en Argentine. Elle fut co-présidente de l’Évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, et membre du Groupe d’experts multidisciplinaire de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Elle collabore régulièrement avec des scientifiques du CNRS notamment à Montpellier (such as Eric Garnier and Cyrille Violle) et à Grenoble (comme Sandra Lavorel qui est médaille d’or du CNRS 2023). Le magazine Nature l’a nommée parmi les « 10 personnes qui ont compté pour la science » en 2019 et elle fut en 2025 la première lauréate du Prix Tyler pour la réalisation environnementale de nationalité et affiliations sud-américaines. Sandra Díaz a également fait partie du comité international, mis en place sous la responsabilité du HCERES, qui a évalué le CNRS fin 2023.
Soeren Fournais, mathématiques, Danemark

Spécialiste des aspects mathématiques de la mécanique quantique, Soeren Fournais est professeur au Département des sciences mathématiques de l’Université de Copenhague. Il a notamment été chargé de recherche au CNRS entre 2003 et 2006, et est membre de la Royal Danish Academy of Sciences and Letters depuis 2014. Depuis 2023 et pour cinq ans, il dirige le projet MathBEC, lauréat d’une ERC Advanced Grant, autour de la condensation de Bose-Einstein. Ce phénomène se produit à des températures extrêmement basses : un grand nombre d'atomes se placent alors dans un même état quantique fondamental, celui de plus basse énergie, formant un « condensat » – un « cinquième » état de la matière qui n’est ni liquide ni gazeuse ni solide ni un plasma. Le projet ERC vise à décrire rigoureusement, avec des équations mathématiques, la formation de cette condensation dans un système constitué d’un grand nombre de particules quantiques en interaction.
Miroslav Krstic, automatique, États-Unis

Miroslav Krstic est un automaticien, spécialiste des systèmes non-linéaires – ces systèmes dans lesquels de petits changements dans les conditions initiales peuvent entraîner des résultats drastiquement différents – et des équations aux dérivées partielles qui les représentent. Il bénéficie d’une importante reconnaissance internationale sur ces sujets : il a notamment remporté le Bode Lecture Prize, soit le prix le plus élevé de l’IEEE Control Systems Society, en 2023 et le Richard E. Bellman Control Heritage Award, reconnaissance la plus importante aux États-Unis en automatique, en 2021. Il a aussi obtenu des contributions remarquées sur les approches dite d’« extremum-seeking » qui cherchent à identifier le point de fonctionnement optimal pour des systèmes non-linéaires dont l’état optimal varie, par exemple le point de stockage optimal d’énergie sur des panneaux solaire qui dépend de l’ensoleillement, du passage d’un nuage, etc. Son ouvrage Nonlinear and Adaptive Control Design est devenu un standard pour tous les jeunes chercheurs et chercheuses en automatique. Miroslav Krstic est actuellement vice-président Recherche de l’université de Californie, San Diego (UCSD).
Roger Reed, sciences des matériaux, Royaume-Uni

Professeur à l'université d'Oxford, Roger Reed est un expert mondialement reconnu dans le domaine de la science des matériaux, en particulier la métallurgie et l'ingénierie mécanique des alliages à haute température. Il est connu pour ses recherches sur les superalliages à base de nickel, essentiels pour la fabrication et la conception de structures dans de nombreuses applications aéronautiques et spatiales. Il collabore avec des laboratoires français (notamment l'ENSMA de Poitiers) sur la question de l'impact de la corrosion sur l'accumulation des dommages dans ces superalliages – une question dont les applications sont cruciales en termes de sécurité aérienne et de disponibilité en service. Il est membre de la Royal Academy of Engineering du Royaume-Uni depuis 2017, et y occupe une chaire de recherche depuis 2023. Il est particulièrement connu pour sa promotion des collaborations entre le monde universitaire et l'industrie. Il croit passionnément à la science et à l'ingénierie, et en particulier à leur capacité à cultiver les relations entre les peuples et les sociétés à travers le monde.
Yukari Takamura, droit, Japon

Yukari Takamura est professeure à l'Institut des initiatives du futur de l'Université de Tokyo. Son domaine de recherche est le droit international de l'environnement. Elle s’intéresse en particulier aux questions juridiques et de gouvernance relatives aux accords multilatéraux sur l'environnement, ainsi qu'aux lois et politiques publiques conduites en matière de climat et d'énergie, mais aussi de biodiversité. Elle a reçu le prix pour la conservation de l'environnement décerné par le ministre de l'Environnement en 2018. Elle est membre du conseil d'administration de la Société japonaise pour l'économie de l'environnement et les études politiques, ainsi que du conseil d'administration de la Société japonaise pour le droit de l'environnement et les études politiques. Yukari Takamura est également membre de différents organismes consultatifs gouvernementaux : elle préside le Conseil central de l'environnement et le Conseil de l'environnement du gouvernement métropolitain de Tokyo. Elle est également membre du Conseil japonais des normes de durabilité (SSBJ) et du groupe consultatif sur le changement climatique et le développement durable de la Banque asiatique de développement (BAD). Elle a été vice-présidente du Conseil scientifique du Japon (2020-2023).
Mark E. Tuckerman, chimie, États-Unis

Mark E. Tuckerman est professeur de chimie et mathématiques à l’Université de New York (NYU). Ses recherches couvrent de multiples aspects de la chimie théorique, allant de la dynamique moléculaire aux simulations de dynamique moléculaire ab initio, la mécanique statistique ou encore la prédiction de structures cristallines. Ses recherches s’appliquent entre autres aux effets quantiques liés au confinement, la conductivité d’ions hydroxydes dans les membranes de piles à combustible et le développement de nouveaux algorithmes multi-étapes s’affranchissant des phénomènes de résonance. Auteur de près de 200 publications, Mark E. Tuckerman a reçu de nombreuses distinctions, telles le Einstein Fellowship Award de la Fondation Einstein de Berlin en 2024 et le Machine Learning in Chemical Sciences and Engineering Award de la Fondation Dreyfus en 2022. Il sera accueilli en France au laboratoire Chimie physique et chimie du vivant (CNRS/ENS – PSL/Sorbonne Université) du Professeur Rodolphe Vuilleumier.
Vincenzo Vitelli, physique, États-Unis

Vincenzo Vitelli est un physicien théoricien de l’Université de Chicago, de renommée internationale, travaillant en physique statistique, matière molle et matière active. Ses recherches portent sur des sujets à l’interface entre science physique, ingénierie et mathématiques. Il est particulièrement intéressé par l’utilisation de modèles mathématiques sophistiqués pour expliquer les expériences ou en suggérer. Il a ainsi obtenu des résultats importants dans des domaines aussi divers que les métamatériaux, la physique de l’information, les cristaux liquides, les verres de spin, ou encore la biophysique. Ses travaux récents sont d’un grand intérêt pour la communauté française de la matière molle et la matière active, avec des études sur les matériaux innovants, l’hydrodynamique de la matière complexe, les systèmes hors équilibre et la modélisation mathématique des systèmes biologiques. Il a notamment donné, en 2024, une des prestigieuses Niels Bohr Lectures au Niels Bohr Institute à Copenhague, et a été distingué comme « Kavli Frontiers of Science Fellow » et comme « Fellow of the American Physical Society ».
Yifang Wang, physique des particules, Chine

Yifang Wang est considéré comme l'un des scientifiques chinois les plus éminents pour ses contributions exceptionnelles à la physique des particules. Il est professeur à l'Institut de physique des hautes énergies (IHEP) de Pékin, qu'il a dirigé entre 2011 et 2024. Il a notamment proposé et conçu l'expérience d'oscillation des neutrinos de Daya Bay en Chine, qui a mesuré pour la première fois en 2012 un paramètre fondamental de la physique des neutrinos : l'angle de mélange θ13. Ce paramètre donne la probabilité qu'un neutrino électronique oscille vers un neutrino d'une autre saveur. Il dirige aujourd'hui l'expérience JUNO, qui prolonge l'expérience de Daya Bay à une échelle beaucoup plus grande et avec une précision décuplée. Pour cette expérience, à laquelle le CNRS contribue, il a développé des photomultiplicateurs innovants pour détecter les très faibles signaux lumineux produits par les rares interactions entre les neutrinos et JUNO. Lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux (dont le Fundamental Physics Breakthrough Award 2016), il est membre de l'Académie des sciences de Chine et, en avril 2024, a été admis comme membre international de l'Académie des sciences des États-Unis.
2024-2026
Chihaya Adachi, photonique et électronique organique, Japon

Chihaya Adachi est professeur à l’Université de Kyushu au Japon et directeur du Centre de recherche sur la photonique et l’électronique organique (OPERA). Ses activités sont centrées sur la chimie, la physique et la mise en œuvre de matériaux semi-conducteurs organiques pour des applications en photonique et en électronique organique. Il est notamment à l’origine du développement de la troisième génération de diodes électroluminescentes (OLED) réalisées à partir de matériaux organiques à fluorescence retardée activée thermiquement (TADF). Cultivant des liens étroits avec l’industrie, Chihaya Adachi a cofondé deux startups : Kyulux, en 2014, pour le développement et la commercialisation de nouveaux matériaux pour le marché des OLED ; et Koala Tech, en 2019, pour le développement de matériaux et dispositifs laser purement organiques. Enfin, il a développé de nombreuses collaborations à l’international, en particulier avec la France. Depuis 2023, il co-pilote avec Fabrice Mathevet (Institut parisien de chimie moléculaire) l’International Research Project LUX ERIT sur les semi-conducteurs organiques pour des applications en photonique et en optoélectronique.
Emmanuel Boss, océanographie, États-Unis

Emmanuel Boss est professeur d’océanographie à l’université du Maine aux États-Unis depuis 2002. Après un master d’océanographie à Jérusalem, il a obtenu un doctorat sur la modélisation de la dynamique des fluides océaniques à grande échelle à l’université de Washington en 1997. Ses travaux, mêlant recherche fondamentale et appliquée, portent surtout sur les méthodes optiques d’étude des matières particulaires océaniques. Ces méthodes s’étendent des mesures in situ à la télédétection par satellite et permettent notamment d’étudier le plancton. Emmanuel Boss a fondé un comité international de mesure du plancton et dirigé l’équipe Plankton, Aerosol, Cloud, Ocean Ecosystem de la NASA de 2014 à 2017. Il est coordinateur des expéditions Tara et a été membre du comité international sur la couleur de l’océan, du comité international de coordination des études sur le carbone océanique ainsi que de celui sur la surface de l’océan et la basse atmosphère. Intéressé par la transmission des savoirs, il est co-auteur d’une brochure sur les activités pratiques pour enseigner l’océanographie. Il est enfin conseiller scientifique pour le projet de sciences citoyennes Plankton Planet sur le microbiome océanique.
Pierre Deymier, science et ingénierie des matériaux, États-Unis

Pierre A. Deymier est professeur en science et ingénierie des matériaux à l'Université d’Arizona. Il est également membre du corps professoral de l'Institut BIO5, du programme de génie biomédical et du programme interdisciplinaire d'études supérieures en mathématiques appliquées. Pierre Deymier dirige le nouveau centre de recherche New Frontiers of Sound financé par la US National Science Foundation, qui fédère la recherche sur l'acoustique topologique et ses applications de neuf universités américaines. Pierre Deymier a obtenu son doctorat au Département de science et d'ingénierie des matériaux du Massachusetts Institute of Technology en 1985 et a ensuite rejoint l'Université d'Arizona. Les activités de recherche menées par Pierre Deymier couvrent un large spectre dans le domaine de la science et de l'ingénierie des matériaux, portant sur la théorie, la modélisation et la simulation des matériaux, le domaine des métamatériaux acoustiques et des cristaux phononiques et plus récemment de l'acoustique topologique ainsi que des biomatériaux. En 2023, Pierre Deymier s’est vu décerner le prix Bloch par la Société internationale de phononique pour sa contribution exceptionnelle et durable dans le domaine de la phononique.
Beate Heinemann, physique des particules, Allemagne

Beate Heinemann est directrice du département de physique des particules du laboratoire national allemand DESY. En tant que physicienne, elle cherche à comprendre les particules fondamentales et le rôle qu'elles ont joué dans l'évolution de l'Univers. Ses spécialités sont l'interaction faible et la recherche de matière noire au « Large Hadron Collider » (LHC). Elle a été membre de l'expérience H1 à l'accélérateur HERA de DESY, de l'expérience CDF au Tevatron de Fermilab et de l'expérience ATLAS au LHC du CERN et a travaillé pour les universités de Liverpool (Royaume-Uni) et de Californie à Berkeley (États-Unis). Beate Heinemann a été également porte-parole adjointe de l'expérience ATLAS de 2013 à 2017. En 2016, elle rejoint l’Allemagne pour occuper les fonctions de responsable scientifique à DESY et de professeur titulaire à l'université Albert Ludwigs de Fribourg. Depuis 2022, elle est membre de la direction de DESY et professeur titulaire d'Universität Hamburg. Elle est membre de l'« American Physical Society » et titulaire depuis avril 2023 d’un diplôme honorifique de l'université de Zurich. Elle a tissé des liens forts avec la France au fil de plusieurs collaborations étroites sur des expériences depuis le milieu des années 1990.
Florian Luca, mathématiques, Afrique du Sud

Originaire de Roumanie, Florian Luca a obtenu un doctorat en mathématiques à l’Université de l’Alaska de Fairbanks en 1996 puis a effectué divers séjours de recherche à l’étranger durant lesquels il a notamment obtenu une bourse Humboldt à l’Université de Bielefeld, en Allemagne. Il est aujourd’hui professeur à l'université de Witwatersrand à Johannesburg, en Afrique du Sud, où il est en poste depuis 2014, après avoir passé 14 ans à l’Université nationale autonome du Mexique. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur la théorie des nombres et plus particulièrement sur les équations diophantiennes et les fonctions arithmétiques. Spécialiste dans son domaine, il a co-écrit plus de 500 articles de recherche en mathématiques et a par ailleurs reçu en 2005 une bourse Guggenheim en tant que résident permanent d’Amérique latine. Florian Luca est également impliqué dans le Réseau International de Recherche "Geometry and Arithmetic", aussi appelé IRN GANDA, co-financé par CNRS Mathématiques. Actuellement, ses recherches se concentrent sur le problème de Skolem.
Ardem Patapoutian, neurosciences, États-Unis

Éminent professeur à l’institut de recherche Scripps en Californie, Ardem Patapoutian est chercheur au Howard Hughes Medical Institute. Né au Liban en 1967, il émigre en 1986 en Californie pour ses études universitaires, doctorales et post-doctorales. Dans son laboratoire à la Novartis Research Foundation (San Diego), il identifie notamment le récepteur activé par le froid et le menthol et le récepteur impliqué dans la transduction de la douleur. Cette avancée scientifique a ouvert la voie à de nombreuses recherches, notamment dans les domaines de la douleur inflammatoire. En 2010, il découvre la famille des mécano-récepteurs Piezo qui sont des transducteurs cellulaires de la pression mécanique. La découverte des canaux ioniques Piezo 1 et Piezo 2 a entre autres permis l’étude de la conservation des mécanismes de mécano-sensation lors de l’évolution. Membre de l’Académie nationale des sciences des États-Unis et de l’Académie américaine des arts et des sciences, il reçoit en 2020 le prix Kayli en neurosciences et en 2021, le prix Nobel de physiologie ou médecine avec David Julius pour leur découverte des récepteurs de la température, du toucher et de la proprioception.
Uli Sauerland, sémantique-pragmatique, Allemagne

D’abord logicien mathématicien, Uli Sauerland a obtenu son doctorat en linguistique au MIT en 1998 sous la direction de Noam Chomsky, Irene Heim et David Pesetsky. Depuis 2005, il dirige le domaine de recherche sémantique-pragmatique au Leibniz-Centre General Linguistics (ZAS) à Berlin, dont il a été le vice-directeur. Il enseigne régulièrement en tant que professeur honoraire à l'université de Potsdam et a été professeur invité dans plusieurs universités européennes, asiatiques et nord-américaines. La question centrale de son projet de recherche est la suivante : que peut révéler l'étude du langage sur la pensée humaine ? Cette question est au cœur de la philosophie du langage depuis au moins le XVIIe siècle. Cherchant à concilier la vision leibnizienne des langues comme « miroir de l'esprit » avec les idées de Chomsky et d'autres, selon lesquelles le langage semble à bien des égards mal adapté à la communication, Sauerland explore l'hypothèse selon laquelle les représentations de la pensée ne peuvent être utilisées pour la communication langagière qu'après avoir été radicalement réduites. Les travaux de recherche de Uli Sauerland comprennent de nombreuses contributions influentes à la sémantique et à la pragmatique, mais il est également connu pour ses travaux dans les domaines de la syntaxe, de la morphologie et de l'acquisition du langage, et il a effectué des travaux de terrain dans les îles de la Petite Sonde et en Amazonie. M. Sauerland a également dirigé plusieurs initiatives nationales et internationales de recherche linguistique.
Nicola Spaldin, matériaux, Suisse

Nicola Spaldin est professeure de théorie des matériaux à l’École Polytechnique Fédérale (ETH) de Zurich. Après des études au Royaume-Uni, elle obtient un PhD en chimie à l’université de Berkeley. Elle s’oriente ensuite vers la physique de la matière condensée et sera professeure pendant 13 ans à l’université de Santa Barbara en Californie avant de rejoindre l’ETH en 2011. Elle a apporté des contributions majeures à l’émergence d’une nouvelle classe de matériaux connus sous le nom de multiferroïques, qui combinent simultanément le ferromagnétisme et la ferroélectricité. Lauréate de nombreux prix et distinctions pour ses travaux de recherche, dont le Prix L'Oréal-Unesco pour les femmes et la science en 2017, elle est membre du conseil scientifique du Conseil Européen de la Recherche et de l’Académie des Sciences comme associé étranger en section chimie. Elle est passionnée par l'enseignement des sciences et a reçu le prix "ETH Golden Owl" pour l'excellence de son enseignement. Lorsqu'elle n'essaie pas de concevoir un supraconducteur à température ambiante, elle joue de la clarinette, fait du ski ou de l'escalade dans les Alpes.
2023-2025
Marica Branchesi, astrophysicienne, Gran Sasso Science Institute, Italie

Marica Branchesi est professeure titulaire à l'Institut scientifique du Gran Sasso, présidente du conseil scientifique de l'Istituto Nazionale di Astrofisica et chercheuse associée à l'Istituto Nazionale di Fisica Nucleare, en Italie. Elle est membre correspondant de l'Accademia dei Lincei. Son intérêt scientifique porte sur l’astrophysique régissant l'émission, la formation et l'évolution des trous noirs et des étoiles à neutrons. Son activité de recherche vise à développer l'astronomie multi-messagers, qui utilise les observations électromagnétiques et les ondes gravitationnelles pour sonder les phénomènes transitoires les plus énergétiques dans le ciel. Elle préside le comité scientifique d'observation du télescope Einstein, chargé de développer la science des détecteurs d'ondes gravitationnelles de 3ème génération. Membre de la collaboration Virgo, elle a reçu le prix Occhialini en 2020 pour sa participation dans la découverte majestueuse du signal GW170817. En 2017, elle a figuré dans la liste annuelle des 10 personnes les plus importantes dans le domaine de la science (Nature's 10) et, en 2018, dans celle des 100 personnes les plus influentes (Time's 100 most influential people).
Francesco dell’Isola, chercheur en mécanique théorique, Università degli Studi dell’Aquila, Italie

Francesco dell'Isola a obtenu son master en physique théorique et son doctorat en physique-mathématique à l'Université de Naples - Frédéric-II. Il a été professeur au sein des universités d'Aix-Marseille, Toulon, Rome, Virginia Tech, Berkeley et Lobachevsky. Il est actuellement professeur et directeur du Centre International de Recherche pour les mathématiques et la mécanique des systèmes complexes (M&MoCS) de l'Université de L’Aquila. Francesco dell'Isola est une référence internationale dans le domaine de l'histoire de la mécanique. En outre, il possède une grande expertise sur la théorie de l'élasticité à gradient de déformation, qui s'applique directement à la mécanique et à la physique à l’échelle micro- et nanoscopique. Ses contributions sont également significatives en mécanique des fluides, notamment pour les écoulements capillaires. F. dell'Isola est bénéficiaire d'une bourse internationale avec l'Université d'État Lobachevsky en Russie depuis 2018. Il est également membre du comité éditorial de nombreuses revues internationales majeures en mécanique et en mathématiques (Acta Mechanica, Journal of Applied Mathematics and Mechanics, Modern Engineering…).
Maurice Herlihy, informaticien, Brown University, États-Unis

Maurice Herlihy est titulaire d'un master en mathématiques de l'université de Harvard et d'un doctorat en informatique du M.I.T. Il a fait partie du corps enseignant de l'université de Carnegie Mellon et du personnel du laboratoire de recherche DEC de Cambridge. Il a rejoint l'université Brown en 1994, où il est actuellement professeur d'informatique. Il travaille sur les aspects théoriques et pratiques des systèmes concurrents et distribués et a joué un rôle important dans le développement des multiprocesseurs grâce à la notion de mémoire transactionnelle logicielle qu'il a inventée avec J. Eliot B. Moss et qui a été appliquée dans les processeurs d'Intel et d'IBM. Il a reçu le prix Dijkstra 2003 en informatique distribuée, le prix Gödel 2004 en informatique théorique, le prix ISCA 2008 de l'article le plus influent, le prix Edsger W. Dijkstra en 2012 et le prix Wallace McDowell 2013. Il a reçu en 2012 une bourse Fulbright pour une chaire en sciences naturelles et en ingénierie, et il est fellow de l'Association for Computing Machinery (ACM), de la National Academy of Inventors, de la National Academy of Engineering et de la National Academy of Arts and Sciences. En 2022, il a remporté son troisième prix Dijkstra.
Anne L’Huillier, physicienne atomique, Lund University, Suède

Anne L’Huillier est une physicienne qui travaille sur l’interaction des champs laser courts et intenses avec les atomes. En 2023, elle a été récompensée du Prix Nobel de physique. Née à Paris, elle a fait ses études en France. En 1986, elle a obtenu un poste de chercheuse au CEA (Paris-Saclay) pour ensuite rejoindre en 1995 l’Université de Lund où elle est actuellement professeur de physique. Anne L’Huillier dirige un groupe de recherche qui étudie la dynamique des électrons à l’échelle attoseconde, ce qui pourrait permettre une meilleure compréhension des réactions chimiques au niveau moléculaire. Elle a été lauréate de trois bourses ERC Advanced. Parmi les prix récents, le prix Max Born (2021) a récompensé Anne L’Huillier pour son « travail pionnier dans la science des lasers ultrarapides et la physique attoseconde, réalisant et comprenant la génération d’harmoniques d’ordre élevé et l’appliquant à l’imagerie temporelle du mouvement des électrons dans les atomes et les molécules ». En 2022, elle a reçu le prix Wolf de physique pour ses « contributions pionnières à la science des lasers ultrarapides et à la physique attoseconde ».
Alejandro Maass, mathématicien, Universidad de Chile, Chili

Alejandro Maass a étudié les mathématiques à l'université du Chili, où il a obtenu un diplôme d'ingénieur en 1990. Il a ensuite déménagé en France où il a obtenu son doctorat à l'Institut de mathématiques de Luminy de l'Université Aix-Marseille en 1994, puis il a rejoint le département d'ingénierie mathématique de l'université du Chili. En 2000, il est membre du premier International Research Laboratory (IRL) créé à Santiago par le CNRS avec l’Université du Chili, hébergé au Centre de modélisation mathématique (CMM). Il dirige cet IRL de 2017 à 2021. Reconnu internationalement pour ses travaux en théorie ergodique et en biologie des systèmes, il reçoit en 2009 le prix de l'Union mathématique d'Amérique latine et des Caraïbes en reconnaissance d'un « travail remarquable, stimulant pour de futures contributions aux mathématiques ». En 2007, en reconnaissance de sa forte coopération scientifique avec la France, il est nommé Chevalier de l'ordre national du Mérite. Il travaille aujourd’hui en collaboration avec la Fondation TARA Océan au Chili, pour l’analyse des données océaniques qu’elle recueille.
Krzysztof Matyjaszewski, chimistes des polymères, Carnegie Mellon University, États-Unis

Professeur J.C. Warner de sciences naturelles à l'Université de Carnegie Mellon, Krzysztof Matyjaszewski est mondialement reconnu comme le père de la polymérisation radicalaire par transfert d'atomes (ATRP). Cette méthode de synthèse de polymères a révolutionné la fabrication de ces macromolécules. Il s’agit d’un procédé catalytique à base de cuivre très simple à mettre en œuvre qui permet de préparer facilement des macromolécules aux architectures complexes comme les copolymères multiblocs, ramifiés, ou même en étoile. Ces architectures permettent de combiner à l'échelle d’une même molécule différentes propriétés comme l’hydrophobie et l’hydrophilie, la dureté et l’élasticité, la conduction et l’isolation, l’activité optique, la biodégradabilité, etc. De tels copolymères trouvent de nombreuses applications dans le domaine biomédical ou l’industrie cosmétique et agro-alimentaire. L’équipe du Professeur Matyjaszewsky continue de développer ces techniques de polymérisation afin de les rendre encore plus souples, versatiles et écoresponsables pour permettre leur transfert vers l’industrie, mais étudie également la possibilité de les adapter à la fonctionnalisation de surfaces ou de nanoparticules.
Leonid Alex Mirny, biophysicien, Harvard, États-Unis

Éminent professeur à l'Institut des sciences médicales et au département de physique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Leonid Mirny est membre de la Société américaine de physique et membre associé du Broad Institute. Depuis 2015, il est codirecteur du 4D Nucleome Center for Structure and Physics of the Genome, financé par le National Institutes of Health. Ses travaux combinent des approches fondées sur la physique et l'analyse de données génomiques pour résoudre des problèmes fondamentaux en biologie. L'élément central de ses recherches est la compréhension des processus qui régissent l’organisation tridimensionnelle des longues molécules d'ADN, et l'élucidation de la manière dont cette organisation régule le bon fonctionnement du génome ou conduit à son dysfonctionnement en cas de maladie. En 2021 et 2022, il a eu l'honneur de figurer dans le classement Highly Cited Researchers, qui recense au niveau mondial le top 0,1 % des chercheurs les plus fréquemment cités au cours de la dernière décennie. En tant que lauréat de la Chaire d'excellence Blaise Pascal, il a passé quinze mois à l'Institut Curie en 2021-2022.
Jeffrey F. Morris, professeur en ingénierie chimique, City College of New York, États-Unis

Après avoir obtenu son doctorat à Caltech et travaillé comme postdoc à Shell, Amsterdam, en 1995, Jeff Morris a rejoint Georgia Tech en tant que professeur adjoint (1996-2002). Il a ensuite travaillé chez Halliburton en tant que conseiller scientifique principal (2002-2004) puis rejoint le City College of New York (CCNY) en 2005, où il travaille toujours. Jeff Morris a dirigé le département de génie chimique au CCNY (2013-2016) et a été nommé directeur intérimaire (2015) puis directeur de l'Institut Levich en janvier 2016, position qu'il occupe encore aujourd'hui. La liste des anciens directeurs de l'Institut Benjamin Levich comprend d'éminents chercheurs en ingénierie tels que Benjamin Levich, Andreas Acrivos et Morton Denn. Jeff Morris a plus de 12 000 citations (Google Scholar), plusieurs brevets et est l'auteur d'un livre intitulé A Physical Introduction to Suspension Dynamics, avec E. Guazzelli, DR CNRS. Il est rédacteur en chef adjoint du Journal of Fluid Mechanics et fait partie des comités de rédaction de Rheologica Acta et de l'International Journal of Multiphase Flow. Il a reçu plusieurs distinctions et prix, notamment le Journal of Rheology Publication Award (2015 et 2020), le prix Corrsin 2019 de l'American Physical Society, le prix Weissenberg 2022 de la Société européenne de rhéologie, ainsi que la médaille Bingham 2023 de la Société de rhéologie.
Saul Perlmutter, physicien, University of California, Berkeley, États-Unis

Saul Perlmutter est un scientifique américain spécialisé dans la cosmologie et co-lauréat du prix Nobel de physique 2011 pour la découverte de l'accélération de l'expansion de l'Univers. Il est professeur de physique à l'université de Californie à Berkeley, où il est titulaire de la chaire Franklin W. et Karen Weber Dabby, et chercheur au sein du Lawrence Berkeley National Laboratory (LBNL). Monsieur Perlmutter dirige le projet international « Supernova Cosmology Project ». Il est directeur du « Berkeley Institute for Data Science » et directeur exécutif du « Berkeley Center for Cosmological Physics ». Il a obtenu son diplôme de premier cycle à Harvard et son doctorat à l'université de Berkeley. Récipiendaire de nombreux prix et distinctions, il est membre de l'Académie nationale des sciences et de l'Académie américaine des arts et des sciences, ainsi que de la Société américaine de physique et de l'Association américaine pour l'avancement des sciences. M. Perlmutter a également écrit des articles de vulgarisation et est apparu dans de nombreux documentaires de PBS, Discovery Channel et de la BBC. Il enseigne la pensée critique aux scientifiques et non-scientifiques à travers deux cours donnés à Berkeley : « sens, sensibilité et science » et « physique et musique ».
Laurajane Smith, chercheuse en études du patrimoine et des musées, Australian National University, Australie

Laurajane Smith est directrice du Centre of Heritage and Museum Studies à la Research School of Humanities and the Arts de l'Université nationale australienne. Elle est membre de l’Académie des sciences sociales d'Australie et membre affiliée du Cambridge Heritage Research Centre. En 2010-2012, elle a travaillé à la création de l'Association of Critical Heritage Studies. Elle est rédactrice en chef de l'International Journal of Heritage Studies et co-rédactrice en chef, avec le Dr Gönül Bozoğlu, de la série de livres Key Issues in Cultural Heritage éditée chez Routledge. Parmi ses ouvrages, figurent Uses of Heritage (2006) et Emotional Heritage (2021). Elle a également édité de nombreuses collections, notamment Intangible Heritage (2009) et Safeguarding Intangible Heritage (2019), toutes deux avec Natsuko Akagawa, ainsi qu’Emotion, Affective Practices, and the Past in the Present (2018, avec Margret Wetherell et Gary Campbell) et Heritage, Labour and the Working Class (2011, avec Paul A. Shackel et Gary Campbell). Laurajane Smith a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles un doctorat honoris causa décerné en 2018 par l'université d'Anvers (Belgique) pour ses mérites scientifiques.