Catherine Grandhomme, nouvelle directrice des relations avec les entreprises du CNRS
Nommée à la tête de la Direction des relations avec les entreprises (DRE) en mai 2025, Catherine Grandhomme évoque son parcours, les prochains objectifs de la DRE et l’élan qu’elle souhaite lui insuffler.
Parlez-nous de votre parcours. Comment avez-vous rejoint le CNRS ?
Catherine Grandhomme : Avant le CNRS, j’ai essentiellement évolué dans le secteur nucléaire, au sein de l’entreprise Orano (anciennement Areva). J’y ai commencé en tant qu’ingénieure d’études, avant de prendre la tête du département d’ingénierie d’une centaine de personnes dédié aux emballages de matière nucléaire. Puis, au moment d’une stratégie de diversification d’activité de l’entreprise dans le secteur des déchets, je me suis tournée vers des activités de business development, à l’interface entre les équipes commerciales et de R&D, afin de concevoir des produits ou services innovants à l’écoute des nouveaux besoins du marché.
J’y ai fait le constat que les défis technologiques peuvent repousser les limites des connaissances et qu’un lien étroit avec les scientifiques est nécessaire pour les résoudre, mais ce lien n’est pas forcément établi. J’ai eu envie de m’investir pour rapprocher les entreprises des laboratoires de recherche et les accompagner dans leurs projets d’innovation.
Cette ambition collait parfaitement avec la vocation de la DRE : être à l’interface des deux mondes, entreprises et laboratoires pour co-construire la science de demain. J’ai donc rejoint cette équipe fin 2020 en tant que chargée de filière énergie, un poste nouvellement créé.
Quelle était votre mission au sein de la DRE ? Qu’est-ce qui vous a conduit au poste de directrice des relations avec les entreprises ?
C. G. : Ma mission était double. Il s’agissait, d’un côté, de connaître précisément la filière énergie, ses acteurs, ses verticales et ses besoins. Et, de l’autre, de déterminer, parmi nos nombreux laboratoires de recherche, ceux menant des travaux dont les applications seraient susceptibles d’intéresser les entreprises du secteur. Avec l’objectif de croiser ces connaissances pour identifier et mettre en œuvre de nouvelles opportunités de collaboration.
Et au fil du temps, mon périmètre s’est enrichi. J’ai piloté l’extension de la démarche filière – que j’avais déployée pour l’énergie, l’eau, l’automobile et l’industrie électronique – à de nouvelles filières, telles que la santé ou l’aéronautique. Puis fin 2023, j’ai intégré, au sein de mon département, au départ de leur responsable, les chargés de partenariats stratégiques, qui suivent les grands comptes ayant conclu un accord-cadre national avec le CNRS.
Ces évolutions m’ont donné une vue globale des activités de la DRE, ce qui m’a naturellement conduite à proposer ma candidature au poste de directrice des relations avec les entreprises. Une fonction que j’occupe depuis mai dernier.
Quelle est votre vision pour la DRE ? Quels sont ses prochains objectifs ?
C. G. : L’édition Vivatech de cette année, avec la signature de 5 contrats structurants de laboratoires communs et d’accords-cadres sur le stand CNRS a bien mis en valeur la recherche partenariale avec les entreprises et la montée en compétences de la DRE de ces dernières années. La dynamique est bonne, et la restructuration progressive de notre organisation a permis de gagner en efficience. Nous avons diminué de moitié la durée moyenne de contractualisation de ces accords-cadres, grâce à une nouvelle méthodologie de travail et un accompagnement juridique plus fort. Nous avons aussi renforcé l’animation du partenariat scientifique avec les grands partenaires industriels du CNRS. Je souhaite m’appuyer sur toutes les forces actuelles de la DRE pour consolider nos acquis.
Je compte également poursuivre des initiatives qui fonctionnent comme le club CNRS Entreprises, mis en place il y a trois ans. Ces rendez-vous avec la science – sous forme de petits déjeuners ou de visites de laboratoires – rencontrent un grand succès auprès des décideurs socio-économiques et participent à rapprocher industrie et recherche.
Il reste, bien sûr, des défis à relever pour atteindre les objectifs fixés dans le contrat d’objectifs, de moyens et de performance (COMP), en particulier, l’augmentation de la part de ressources issues de nos collaborations avec les entreprises et du nombre de laboratoires communs. Cela passe notamment par l’intégration du réseau des ingénieurs transfert, auparavant rattaché à la direction des opérations de la direction générale déléguée à l'innovation (DGDI). Cette intégration doit permettre de mieux articuler les actions nationales de business development avec celles sur le terrain. Avec un effectif opérationnel atteignant plus de 80 personnes dont la majorité au sein même des unités de recherche sur toute la France, nous entamons un passage à l’échelle transformant pour la DRE, qui fera émerger davantage de collaborations porteuses de résultats pour les entreprises et le CNRS.
Mon souhait est que la DRE soit davantage connue et reconnue, à l’interne comme à l’externe. Nous offrons de la visibilité aux laboratoires et nous guidons toute entreprise dans cette grande maison qu’est le CNRS, pour l’accompagner dans un parcours basé sur la confiance et le temps, incarnant ainsi la mission de l’organisme de faire de la recherche fondamentale au service de la société.