Déjà 1,52 milliards d’euros de chiffre d’affaires généré par les recherches du CNRS sur les batteries

Institutionnel

Les recherches menées par le CNRS sur les batteries ont entraînées d’importantes retombées vertueuses sur les plans économiques et environnementaux, selon les résultats dévoilés en décembre 2025 par une étude de la mission Impact de l’organisme.

Financer la recherche sur les batteries, un pari gagnant

Le retour sur investissement1  est déjà de 2 en 2025, grâce à un chiffre d’affaires cumulé de 1,52 milliards d’euros. Il pourrait dépasser 4 en 2030 avec un chiffre d’affaires cumulé estimé à plus de 3 milliards d’euros. Il s’agit de l’impact économique direct des recherches menées par le CNRS, entre 2000 et 2024, sur les batteries, analysé selon 3 dimensions. Au cours de cette période, les technologies issues de brevets en copropriété avec le CNRS ont généré un revenu estimé à plus de 1,4 milliards d’euros. En pleine expansion, les start-ups issues du CNRS ont déjà créé 150 emplois et un revenu de 100 millions d’euros. Ce résultat devrait grimper à 400 puis 2000 emplois et 350 puis 1850 millions d’euros de revenu en 2028 et 2030 respectivement. Enfin, les revenus médiatiques associés aux mentions des recherches menées par le CNRS représentent 27,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025. 

Ces résultats reflètent l’excellence de la communauté scientifique du CNRS et sa structuration exemplaire autour de plus de 50 de ses laboratoires (UMR) et de nombreux réseaux européens et nationaux, dont le Réseau sur le stockage électrochimique de l'énergie (RS2E)2 , créé par le CNRS dès 2011. Le CNRS avait anticipé l’enjeu sociétal sur les batteries dès les années 2000 avec des recherches sur les matériaux innovants, de nouvelles approches de gestion, de pilotage et de recyclage des batteries. L’étude souligne aussi la dynamique entrepreneuriale des chercheuses et chercheurs, confirmant l’intrication forte entre recherche, innovation et industrie qui prévaut dans le domaine des batteries depuis le milieu du XIXème siècle.

Des technologies bas-carbone, durables et propres

Le secteur des batteries joue un rôle central pour relever les défis de mobilité décarbonée et de stockage de l’énergie, au cœur de l’objectif de neutralité climatique d’ici 2050. Pour autant, il est essentiel que la filière de production ne contrevienne pas elle-même aux enjeux environnementaux. Les entreprises issues du CNRS ou employant des technologies développées par le CNRS répondent à ces enjeux de durabilité, de diminution des risques et de sécurisation des approvisionnements. 

Ainsi, TIAMAT développe les batteries sodium-ion qui ne dépendent pas d’approvisionnement en lithium et les produira en masse dès 2027. Mecaware utilise un procédé d’hydrométallurgie verte mais aussi un modèle économique original qui assure le recyclage des batteries au plus près des sites de production, limitant de ce fait stockage et transport. La recherche sur les microbatteries remplaçant les piles boutons, a aussi abouti à un modèle plus durable, développé par la société ITEN. Ces entreprises montrent déjà comment les choix de recherche au CNRS, intégrant recherche fondamentale et contraintes environnementales croissantes, se révèlent porteurs économiquement.

Quelle place pour la recherche scientifique dans l’élaboration de la stratégie nationale sur les batteries ?

L’écosystème des batteries, au cœur des enjeux environnementaux, économiques et de souveraineté industrielle, est porté par la Stratégie Nationale d’Accélération sur les Batteries dans le cadre de France 2030. Cette stratégie s’appuie, pour les TRL3  de 1 à 4 sur une communauté de recherche reconnue internationalement, notamment le CNRS, et l’encourage via des programmes nationaux de recherche dédiés, les Programmes et Équipements Prioritaires de Recherche4  (notamment les PEPR Batteries et PEPR Recyclage, tous deux co-pilotés par le CNRS).

Les orientations nationales sont davantage axées sur la réduction du retard industriel par rapport aux pays asiatiques que sur la création d’une filière basée sur des technologies disruptives qui peinent à convaincre les industriels dont les choix ont été, cette dernière décennie, assez frileux et de court terme. L’enjeu est aujourd’hui d’engager une réflexion entre scientifiques, industriels, politiques mais aussi société civile pour concevoir une stratégie qui renforce la dynamique collective et assure ainsi plus durablement la compétitivité de la filière française des Batteries à l’horizon 2040. La table-ronde invitant des acteurs publics et privés, le 8 décembre, afin de restituer les résultats de l'étude d'impact sur les batteries, a aussi pour but d'engager des discussions pour l'avenir.

  • 1Le retour sur investissement représente le rapport entre les retombées économiques et les moyens investis dans la recherche du CNRS sur les batteries.
  • 2Le Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (R2SE) est un réseau d acteurs publics et privés qui accélère la recherche fondamentale et l industrialisation des nouvelles technologies de batteries et de supercondensateurs. C est un réseau du CNRS créé avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
  • 3L echelle TRL représente le niveau de maturité d'une avancée technologique.
  • 4Les Programmes et Équipements Prioritaires de Recherche (PEPR), lancés dans le cadre du plan France 2030 de l État, visent à renforcer la place de la recherche française dans des domaines scientifiques cruciaux. Sur la cinquantaine de PEPR lancés dans le cadre de France 2030, le CNRS en pilote les trois-quarts, dont la totalité des PEPR exploratoires

La mission Impact, révélatrice de l’impact sociétal du CNRS

L’étude d’Impact sur les batteries, restituée le 8 décembre, souligne le rôle de la recherche du CNRS dans les innovations de rupture et dans l’accompagnement efficace d’une réindustrialisation de la filière Batteries en France et en Europe. 

C’est la seconde étude réalisée par la mission Impact du CNRS, après celle consacrée à l’impact sociétal du chantier scientifique de Notre-Dame. Cette démarche vise à analyser l’impact des recherches menées, en couvrant toutes leurs dimensions : culturelle, sociale, environnementale, sanitaire, économique et politique. La méthodologie est détaillée dans l’étude.