ENGIE et le CNRS unissent leurs énergies pour accélérer la transition énergétique

Innovation

À l’occasion du salon VivaTech 2025(le lien est externe), le groupe ENGIE et le CNRS ont signé un accord-cadre d’une durée de cinq ans. Une façon pour les deux partenaires de renforcer une collaboration déjà riche de nombreux projets de recherche, en faveur d’une énergie plus durable.

ENGIE, acteur majeur de la transition énergétique, entretient, depuis de nombreuses années, des liens forts avec le CNRS. « Pour notre objectif d’accélérer la transition vers une énergie neutre en carbone, il est essentiel d’avoir accès aux meilleures connaissances et ressources dans ce domaine », souligne Élodie du Fornel, conseillère scientifique principale chez ENGIE. « C’est pourquoi nous avons toujours souhaité collaborer avec le CNRS, plus grand acteur de la recherche et de l’innovation en France. »

L’énergie et l’industrie au cœur de la recherche


Ainsi, durant les cinq dernières années, ce sont plus de vingt projets de recherche communs qui ont été menés par les deux partenaires. Avec une grande variété de thématiques abordées, mais toujours autour de la transition énergétique : production d’énergie renouvelable, industrie du futur, valorisation de la biomasse et des déchets, décarbonation de la production de chaleur, stockage d’énergie…

Par exemple, ENGIE et le CNRS collaborent au travers d’une chaire industrielle de recherche baptisée « PROSPER-H2 », coordonnée par le Laboratoire Chimie et Biologie des Métaux (LCBM, CEA/CNRS/Université Grenoble Alpes). Son objectif : développer un démonstrateur de cellules photoélectrochimiques autonomes de décomposition de l’eau permettant de produire de l’hydrogène. Un vecteur énergétique qui figure également au cœur d’une deuxième chaire, intitulée « ORHYON ». Réunissant ENGIE et l’Institut des Sciences Analytiques et de Physico-Chimie pour l'Environnement et les Matériaux (IPREM, CNRS/Université de Pau et des Pays de l’Adour), elle s’intéresse aux micro-organismes et à la réactivité de l’hydrogène en sous-sol, afin d’évaluer les méthodes d’exploration de sites de production naturelle de l’hydrogène et de simuler le stockage géologique de grands volumes d’hydrogène produits industriellement.

Quant à l’industrie du futur, elle fait l’objet d’une thèse CIFRE conduite par Malo Hustache, auprès d’ENGIE Lab Crigen – le centre de R&D et d’expertise du groupe – et du laboratoire Énergétique Moléculaire Et Macroscopique, Combustion (EM2C, CNRS/CentraleSupélec). Dans ce cadre, le doctorant cherche à réaliser des simulations de brûleurs industriels, grâce à l’IA. Des travaux qui permettront d’accompagner le recours croissant à l’hydrogène au sein des systèmes de combustion dans l’industrie.

Signature de l'accord-cadre entre le CNRS et ENGIE sur le stand du CNRS à Vivatech © Sarah Delhaie/CNRS

Un accord-cadre pour consolider et fluidifier la collaboration


Ces quelques exemples ne représentent qu’une petite partie des travaux conjoints menés, ces dernières années, par ENGIE et des laboratoires sous tutelle ou cotutelle du CNRS. Et cette riche collaboration n’est pas près de s’interrompre, puisque les deux partenaires ont décidé de la consolider et de la fluidifier, via la signature d’un accord-cadre. « Toutes les conditions étaient réunies pour aboutir à un tel partenariat », indique Najib Hajjaji, responsable partenariats industriels stratégiques du CNRS. « En effet, les enjeux d’ENGIE s’inscrivent au sein d’une filière stratégique pour le CNRS – nouveaux systèmes énergétiques – et notre collaboration présentait à la fois une dynamique intense et des perspectives intéressantes. En ce sens, l’accord-cadre vient formaliser une relation déjà bien établie, reposant sur la complémentarité de nos expertises, et l’inscrire dans la durée. »

Ce fonctionnement offre plusieurs avantages, à commencer par une simplification administrative. Ainsi, au lieu de devoir définir les différentes conditions de collaboration à chaque projet de recherche, celles-ci sont communes à toutes les initiatives. « Cela permet d’aller plus vite au début des travaux, voire de lever d’éventuels freins administratifs », se réjouit Élodie du Fornel. « Avec cet accord-cadre, efficacement négocié par les départements juridiques des deux entités, les chercheurs peuvent se concentrer uniquement sur leur expertise : la production de connaissance scientifique. »

Une vision scientifique commune à décliner en projets de recherche


Cette structure était également l’occasion pour les partenaires de définir leur ambition scientifique commune. Ils ont ainsi identifié de premières thématiques prioritaires :

  • Stockage de l’énergie – thermique, longue durée, par batteries ;
  • Technologies innovantes et nouveaux matériaux employés pour remplacer les énergies fossiles – via le photovoltaïque, l’éolien et d’autres sources d’énergie renouvelable ;
  • Durabilité et économie circulaire – recyclage des batteries, des matériaux et des déchets, valorisation de ces derniers, optimisation des flux énergétiques…

« Cette liste n’est toutefois pas exhaustive et peut être amenée à changer au fil des ans, en fonction des problématiques identifiées », prévient Élodie du Fornel. « Son but est surtout d’alimenter les échanges et les réflexions stratégiques. »

La signature de l’accord-cadre s’accompagne en effet de la mise en place d’une gouvernance, avec notamment un comité stratégique chargé d’établir sa feuille de route. « Nous nous réunirons régulièrement afin de dresser un bilan des actions réalisées et de nous projeter sur les mois à venir », précise Najib Hajjaji. « Il s’agit, là aussi, d’une réelle force de ce type de partenariat : ces points réguliers nous assurent de la cohérence scientifique de nos projets et de maintenir une vision en phase avec les objectifs d’ENGIE. »

Signé le 12 juin 2025, lors du salon VivaTech 2025, par Olivier Sala – vice-président Recherche & Innovation d’ENGIE – et Mehdi Gmar – directeur général délégué à l’innovation du CNRS –, l’accord-cadre a été conclu pour une durée de cinq ans. À présent, les prochaines étapes – au-delà, bien sûr, de la poursuite des travaux en cours – consistent à décliner les grandes thématiques mentionnées précédemment en sujets de recherche plus précis, afin de lancer de nouveaux projets. « Nous organiserons alors des rencontres entre les équipes d’ENGIE impliquées sur ces sujets et les chercheurs que nous aurons identifiés au sein de nos laboratoires », projette Najib Hajjaji. « Une chose est certaine : sur ces thématiques autour de l’énergie, nous ne manquerons pas de candidats ! »