Twistaroma : quand France Relance booste les collaborations avec le CNRS

Innovation

Twistaroma bénéficie de deux postes partagés avec deux entités du CNRS, permis par la mesure de préservation de l'emploi de R&D du plan France Relance. Cela permet aux laboratoires de s’appuyer sur le savoir-faire de pointe de la société pour mener à bien leurs recherches. Et inversement.

France Relance comme catalyseur de collaborations. Le plan d’investissement pour préparer l’Hexagone à 2030 n’est pas qu’un fantasme. Et ce n’est pas Twistaroma qui dira le contraire. Cette entreprise alsacienne créée il y a plus de douze ans est spécialisée dans la caractérisation des composés volatils et antioxydants. Son savoir-faire très pointu lui permet de travailler aussi bien avec les entreprises issues de l’agro-alimentaire, la cosmétique ou encore la pharmaceutique.

France Relance comme catalyseur de collaborations, via sa mesure de préservation de l'emploi de R&D (lancée en mai 2021 par le gouvernement). Le plan d’investissement pour préparer l’Hexagone à 2030 n’est pas qu’un fantasme. Et ce n’est pas Twistaroma qui dira le contraire. Cette entreprise alsacienne créée il y a plus de douze ans est spécialisée dans la caractérisation des composés volatils et antioxydants. Son savoir-faire très pointu lui permet de travailler aussi bien avec les entreprises issues de l’agro-alimentaire, la cosmétique ou encore la pharmaceutique.

« France Relance nous permet de mener à bien deux nouveaux projets », confirme Damien Steyer, cofondateur et PDG de Twistaroma. Le premier est en lien avec l’équipe de Daniel Metzger à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC). Le second avec celle de Hubert Schaller au sein de l'Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP) ; pour deux programmes très différents.

L’urine, témoin du cancer


« Notre équipe s’intéresse historiquement aux récepteurs nucléaires, ce sont des molécules qui vont capter le signal des hormones pour réguler la transcription de gènes et donner la spécificité d’action de ces hormones, explique Daniel Metzger. Nous étudions ainsi plus particulièrement deux types de cancers hormonodépendants : celui du sein et de la prostate. »

Malheureusement pour les personnes touchées par ces deux maladies, les outils de diagnostic actuels sont basés sur des biopsies ou ne sont pas prédictifs de l’agressivité des tumeurs. « Notre projet est donc de concevoir un test pour un diagnostic plus performant et moins invasif. Comme des études ont montré que des chiens peuvent détecter des patients cancéreux grâce à leur odorat, nos travaux tentent de caractériser les odeurs spécifiques qui pourraient être émises par les urines », détaille le chercheur de l’IGBMC.

« Grâce à France Relance, nous avons pu embaucher une personne pour travailler sur cette recherche des marqueurs du cancer de la prostate chez la souris, se réjouit le cofondateur de Twistaroma. L’IGBMC nous a fourni 300 à 400 échantillons d’urine de souris à différents stades cancéreux que nous avons pu “screener” grâce à nos machines. Nous sommes désormais dans la phase d’examen des données recueillies. » Cette campagne d’analyse a également permis de mettre en place l’ensemble du protocole qualité pour passer à la vitesse supérieure et ensuite étudier de grandes populations humaines.

Caractériser la diversité des houblons pour faire varier l’arôme des bières


La thématique des travaux entrepris avec le directeur de recherche à l’IBMP est tout autre. « Notre institut est une unité propre de recherche du CNRS, c’est un laboratoire qui couvre de nombreuses thématiques de biologie intégrative végétale : développement et croissance des plantes, mais aussi leur interaction avec des micro-organismes, y compris des pathogènes, et plus particulièrement le métabolisme végétal, qui va donner toute la richesse et la spécificité de la chimie des plantes », explique Hubert Schaller.

De son côté, Twistaroma travaille déjà avec les producteurs de houblon de la coopérative du Comptoir agricole pour les aider dans leur sélection de nouvelles variétés. « Jusqu’à présent, cela se fait de manière très empirique, mais notre collaboration avec Hubert Schaller et l’IBMP, avec une expertise en génomique et chimie des plantes, nous permet d’aller plus loin », constate Damien Steyer.

« Tout l’intérêt de la collaboration qui démarre avec Twistaroma est de mettre en évidence les spécificités des composés aromatiques des différents cultivars de houblons et d’aller chercher au-delà des sentiers battus des choses qui n’ont pas été regardées de façon exhaustive. Des métabolites comme des composés soufrés participent par exemple à la complexité du bouquet volatil du houblon », raconte le directeur de recherche. Mais les arômes du houblon brut ne sont pas les mêmes que ceux trouvés dans la bière. Twistaroma conçoit donc de petits brassins de 10 ml dont les arômes sont caractérisés. Il suffira ensuite d’analyser une fleur de houblon pour savoir quel type de bière elle pourra donner une fois brassée. C’est de cette phase-là que s’occupe la personne embauchée grâce à France Relance.

« Nous avons donc pu créer deux postes pour 12 et 18 mois grâce à France Relance. Ils sont employés par le CNRS, nous devons verser 1 000 euros par mois à chaque labo et l’équipe de recherche reçoit un financement de 12 000 euros. La personne travaille ensuite à 80 % dans l’entreprise et les 20 % restants au CNRS », détaille Damien Steyer. « C’est allé très vite, c’est un système très efficace », confirme Daniel Metzger. « France Relance est le catalyseur de la suite de notre interaction avec Twistaroma », se félicite quant à lui Hubert Schaller. Une amorce plus que prometteuse pour cette collaboration entre ces laboratoires du CNRS et cette entreprise de pointe.