
Cycle menstruel et Covid long : une relation confirmée
Les femmes atteintes du Covid long présentent plus de risques1 d’être sujettes à des saignements utérins anormaux2 . En parallèle les symptômes de la maladie s'intensifient durant les phases pré-menstruelle et proliférative du cycle menstruel, notamment la fatigue, les maux de tête et les douleurs musculaires. Cette relation bidirectionnelle entre Covid long et troubles menstruels vient d’être révélée pour la première fois par une équipe de recherche franco-britannique menée par une chercheuse du CNRS3 . Une réaction inflammatoire est suspectée d’être à l’origine de ce lien suite à la découverte d’amas de cellules immunitaires dans l’endomètre des patientes suivies. En revanche, aucune anomalie des hormones ovariennes n’a été détectée.
Ces conclusions, tout juste parues dans Nature communications, reposent sur la combinaison de trois approches : une enquête menée auprès de 12 187 femmes britanniques, le suivi de 54 femmes atteintes du Covid long pendant trois mois ainsi que l’analyse d'échantillons sanguins et endométriaux.
Alors que le Covid long affecte entre 3 et 7% de la population mondiale4 , avec une prévalence deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes, cette étude inédite ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques. Elle souligne également l'importance de considérer le cycle menstruel dans les biomarqueurs du Covid long et la nécessité de développer des thérapies spécifiquement adaptées aux femmes.

- 1Hors contexte de Covid long, les saignements utérins « anormaux » touchent déjà une personne menstruée sur trois dans le monde, causant anémie et impact socio-économique majeur.
- 2Le Covid long est associé à des règles plus abondantes, plus longues et des saignements entre les cycles, par rapport à un groupe contrôle, et contrairement au Covid aigu.
- 3Relevant de l'Institut des sciences de l'Évolution de Montpellier (CNRS/IRD/Université de Montpellier)
- 4Environ 400 millions de personnes sont ou ont été touchées par le Covid long dans le monde. En France 4% de la population est concernée, soit 2,7 millions de personnes.
The potential bidirectional relationship between long COVID and menstruation.
Jacqueline A Maybin, Catherine Walker, Marianne Watters, Natalie ZM Homer, Joanna P Simpson, Cara Robb, Douglas A. Gibson, Luna Jeanjean, Hilary O.D. Critchley, Gabriella Kountourides, Zuzanna Olszewska et Alexandra Alvergne. Nature communications, le 16 septembre 2025.
DOI : https://doi.org/10.1038/s41467-025-62965-7